jeudi 26 mars 2009

Atelier d'écriture


L'arche de Noé


Bonjour, je suis une colombe. J’habite dans un grand chêne. Mon voisin s’appelle Noé. Il est très gentil. Mais depuis avant-hier je trouve qu’il a un comportement bizarre : Il coupe des arbres puis les transforme en planches. Un matin il vient me voir pour m’annoncer la terrible nouvelle. Dieu va envoyer sur la terre un déluge qui durera quarante jours et quarante nuits car les hommes sont devenus trop mauvais. Je trouve que Dieu a raison : les hommes sont mauvais. Le nombre de fois où ils m’ont fait du mal à moi, à mes petits, à mes œufs et à tant d’autres ! Heureusement Noé est en train de construire une immense arche pour nous sauver. Mais pour réaliser ce projet, il a besoin d’aide. Il demande donc à nous les animaux de rassembler un couple de chaque espèce animale qu’il fera monter dans l’arche.
Au bout d’une semaine de travail acharné, nous sommes prêts pour le grand départ. Nous avons fait à temps, car déjà le ciel se charge de lourds nuages noirs. J’entends le tonnerre gronder puis un éclair fend le ciel. Vite, tout le monde à bord dans le désordre ! Les animaux sont paniqués. Les éléphants piétinent tout le monde, les loups hurlent à la lune. Les oiseaux volent dans tous les sens… C’est la pagaille. Noé tente de calmer tout le monde; j’essaye de l’aider tant bien que mal. Mais il faut dire que ma petite taille ne m’aide pas beaucoup face aux éléphants ou aux fauves. Alors je plane au-dessus d’eux et je leur crie des ordres. Soudain un coup de tonnerre plus bruyant que les autres fige tous les animaux. Noé profite de la situation pour rassembler les animaux et les placer à leur place respective. A mon tour je m’envole pour me poser dans une petite niche construite spécialement pour moi et pour l’autre colombe ( mon mari.) La pluie commence à tomber. De toute ma vie je n’ai jamais vu pleuvoir comme ça ! Au bout d’une heure il y a déjà un mètre d’eau. Après quelques heures d’attente, l’arche flotte enfin. Les animaux sont enfin rassurés, mais moi j’ai plutôt un mauvais pressentiment, comme si tout n’allait pas bien se passer…


Cela fait maintenant deux jours que nous sommes sur le bateau et il pleut toujours autant. On ne voit même plus le sommet des montagnes. C’est très impressionnant. Nous ne souffrons pas de la faim car les cales sont remplies de légumes et de graines pour les herbivores ou les oiseaux, et de viandes séchées pour les carnivores. Nous en avons assez pour une cinquantaine de jours environ. J’ai dû me tromper pour mes mauvais pressentiments car à part qu’il ne s’arrête pas de pleuvoir tout va pour le mieux ! Mais les jours passent si lentement que même après une semaine dans l’arche j’ai l’impression d’y avoir passé un mois !
Voilà bien quatorze jours que nous sommes à bord. Ce soir là, la tempête bat son plein. On entend le bois de la coque gémir sous les assauts de la tempête. Je suis trempée mais je suis aussi très fatiguée. Alors j’essaie de m’endormir malgré tout blottie dans ma petite niche en bois. Il doit être aux alentours de minuit quand un abominable craquement déchire l’air. La coque vient de se fendre et l’eau rentre à flot dedans. Noé nous demande de nous calmer et de l’aider à boucher le trou. Les deux éléphants se mettent donc devant l’ouverture pour ralentir le flot pendant que les autres vont chercher les planches de secours. J’attrape dans mes pattes un petit tournevis : si je suis là autant servir à quelque chose ! Petit à petit le trou commence à rétrécir puis se ferme enfin. Nous avons réussi ! Nous poussons tous un soupir de soulagement. Nous avons eu tous très peur de couler et de nous noyer ! En plus, la tempête se calme un peu. C’est donc rassurés que nous allons nous recoucher. Le lendemain matin tout le monde parle de ce qui s’est passé la nuit. Chacun le raconte à sa manière. Nous ne nous ennuyons plus du tout. Je ris à entendre la vache raconter la catastrophe à sa manière ! Elle en rajoute tellement ! Mais le plaisir est de courte durée car nous nous rendons compte que l’eau qui est rentrée dans la coque a fait de terribles dégâts. Surtout au niveau de la nourriture : tout est inondé. Les graines et la viande séchée commencent déjà à pourrir et les légumes ne vont pas tarder eux aussi à pourrir. Toute la journée nous nous activons, soit à sortir la nourriture et la mettre au sec (nous ne pouvons pas la mettre sur le pont car il pleut sans arrêt), soit à vider l’eau des cales (nous aurions dû le faire hier mais nous étions trop fatigués.) Nous avons pu sauver une partie de la nourriture mais à partir de maintenant nous serons rationnés ! Malheureusement les jours passent toujours aussi lentement. Quinze jours plus tard environ, j’ai l’impression que le ciel se calme enfin un petit peu. Par contre, il pleut toujours. Normalement la pluie devrait s’arrêter dans dix jours.
Le grand jour arrive : à la fin du quarantième jour et de la quarantième nuit la pluie s’arrête enfin et le soleil pointe timidement le bout de son nez ! C’est la joie sur l’arche, tout le monde est sur le pont. On danse, on chante, on rit. Je m’envole pour aller rejoindre Noé qui est fou de joie. Je ne l’avais jamais vu comme ça. Il pleure et rit à la fois ! Le soir il vient me voir et me dit que si je suis d’accord, dans quelques jours il m’enverra en éclaireuse pour voir si le niveau d’eau a baissé. Je me porte volontaire. J’ai toujours rêvé de planer au-dessus des océans ! En ce qui concerne l’eau ici il n’en manque pas ! Donc six jours plus tard je m’envole pour explorer les océans à la recherche d’une terre sèche. Sept jours durant, je parcours la terre en tout sens mais aucune fois je ne vois apparaître un sol dur. Je reviens à l’arche exténuée. Je m’écroule aux pieds de Noé, pouvant à peine remuer les ailes. Il me prend doucement dans ses bras. Il m’emmène dans sa cabine et me dépose sur sa couchette sur laquelle je m’endors instantanément. Je me réveille deux jours plus tard dans ma niche. Je dévore toute la nourriture qui a été déposée à coté de moi. Mine de rien cela fait maintenant neuf jours que je n’avais presque rien mangé ! Je vais voir Noé et je lui raconte mon aventure. Je sais qu’il est très déçu. Mais il me félicite quand même pour mon courage et mon endurance. Je suis très fière, c’est la première fois que l’on me dit ça ! Mais après une semaine de repos bien mérité, je dois repartir. Tant mieux ! Je commençais à m’ennuyer. Je m’envole donc pour la deuxième fois. Cette fois-ci je décide de mettre toute mon énergie dans cette mission. Je fais le même trajet que la dernière fois mais j’approfondis mes recherches en allant dans des endroits que je n’avais pas encore explorés. C’est alors que je vois apparaître dans mon champ de vision, une immense plaine de terre sèche, qui regorge de vie. Vite je me pose pour vérifier que ce n’est pas un mirage ! Heureusement ce n’en est pas un ! Affamé, je vois un petit buisson recouvert de bais. J’en cueille une grappe avec mon bec puis, je me mets à penser aux autres dans le bateau. Il faut que j’aille chercher les autres. Je cueille donc un rameau d’olivier et vole à toute vitesse en direction de l’arche. Une fois arrivée, je vole prévenir Noé, qui lui préviens tous les animaux de l’arche. Ils se mettent tous au travail, ils rament tous en direction de la terre promise…


Enfin le fond de l’arche racle le sol dur ! Tous les animaux sautent de joie et de bonheur. Ils descendent tous en même temps de l’arche dans un brouhaha impressionnant. Moi je descends un peu après, perchée sur l’épaule de Noé. Nous venons de faire tous les deux en quelque sorte nos adieux à cette arche qui nous a tous sauvés la vie. Puis, tous ensemble nous allumons un grand feu de joie avec le bois de l’arche. Enfin nous oublions tous nos problèmes. C’est comme une nouvelle vie qui commence dans un nouvel endroit…

Anaïs / sixième 9

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