Activité d’éducation civique, elle a pour but d’aider les élèves à comprendre le système des médias, à former leur jugement critique, à développer leur goût pour l’actualité et à forger leur identité de citoyen.
"La liberté d’expression, ça s’apprend !" est le nouveau thème de la 26e Semaine de la presse et des médias dans l’école proposé par le CLEMI en hommage aux victimes des attentats survenus en janvier dernier.
Nous avons proposé cette année 2 ateliers autour de cette thématique, animés par des professionnels des médias :
Les caricatures. Quelles limites pour la liberté
d’expression ? Objectif : faire réfléchir les élèves sur des
caricatures à travers le temps.
Débat sur la liberté d’expression. Peut-on tout dire ?
Les médias sont-ils là pour informer ? Pour divertir ?
Par ailleurs, toutes les classes de 4ème,
ont assisté les 30
et 31 mars à une conférence de Stéphane Parizot, rédacteur en chef d’Euronews sur les mêmes thèmes.
"Ce lundi 31
mars, nous avons rencontré M.Parizot qui est journaliste pour une grande chaîne
d'information internationale. Nous avons parlé de la liberté d'expression et de
ses limites sous forme d'un débat interactif. Après ce long mais très
instructif débat d'une heure, nous en avons conclu que la liberté d'expression
est une liberté très importante et que de nombreuses personnes sont mortes pour
la préserver. Alors, puisque nous, nous pouvons nous exprimer, profitons-en ! "(Jonas, Alexandre et Martin de 4.6).
Plus de mots.
Des jours que j'essaie, et pas,
j'y arrive pas. Plus de mots, plus de dessins.
Enfin si, plein, de partout, j'ai
bien compris, mais enfin.
C'est si frêle, un mot, un
dessin.
C'est si frêle, et pourtant ça
les rend fous.
C'est le rire qui les rend fous.
L’esprit vif, rabelaisien, le
rire acerbe, aiguisé, ils peuvent pas
avec ça. C’est irrévérencieux, le rire, ça ne respecte rien, c'est insolent,
libre infiniment, ça va partout, ça ne se maîtrise pas, c'est insupportable.
Y'a qu'une balle de kalachnikov
pour arrêter qu'un mec se marre.
C’était des mecs qui dessinaient.
Qui riaient du soir au matin. J’avais, comme beaucoup d’autres, grandi avec
eux. Wolinski et Cabu avaient commencé dans les années 70, ils étaient toujours
debout. Chaque semaine, le mercredi, ils s’asseyaient autour d’une table ovale de
Cavanna, Gébé, Reiser, puis Charb, Luz, Riss, Oncle Bernard, tous les autres –,
et les mots et les dessins qui faisaient le plus rire étaient dans le journal.
Le fondement d'Hara-Kiri, puis de
Charlie Hebdo, c'était l'anarchisme, le rire, l'appartenance à aucune chapelle,
les coups de gueule de Cavanna, la poésie de Gébé, Wolinski, l'antimilitarisme
de Cabu, et l'esprit de fête. Luz, Riss et Charb avaient prolongé ça.
Des types sont entrés dans la
salle de rédaction et les ont exécutés un par un, avec des armes de guerre (les
mots, cette fois, pour se faire à l'irréel).
Charlie Hebdo, j’ai grandi avec
toi, je t’achetais tous les mercredis. La kalachnikov contre le rire, ça aurait
fait un bon dernier dessin, non, Charb, Cabu, Tignous ?
Si on avait, pour certains, et
pour un temps, baissé les bras, pensé à autre chose, détourné parfois le
regard, désormais, c’est fini. On n’a plus le choix. Au boulot.
Pierre Ducrozet (écrivain)